Dès le début de la colonisation, les Espagnols exploitent les énormes quantités d'argent qui dormaient alors dans le ventre de la montagne. Contraints et forcés, un nombre incalculable d'indigènes, puis d'esclaves africains, meurent dans ces mines pour enrichir l'Europe. Les richesses des mines de Potosi sont tellement extraordinaires que Charles Quint élève la cité au rang de ville impériale en 1555 (la seule du Nouveau Monde). Exploité durant trois siècles, le Cerro Rico aurait produit suffisament d'argent que pour paver du précieux métal une route à deux voies jusqu'à Madrid !!! Historiens et économistes donnent même à l'argent de Potosi un rôle prépondérant dans le processus de la formation primitive du capital en Europe, condition nécessaire à la révolution industrielle capitaliste du vieux continent.
Sur l'emblème actuel de la Bolivie, il y a le Cerro Rico. Symbole ambigu, celui-ci rappelle les richesses du pays, mais aussi son histoire tragique. Le Cerro Rico, c'est la richesse de l'Occident, la balafre de la Bolivie.
À l´heure actuelle, les mineurs y travaillent toujours dans les conditions les plus difficiles et des plus précaires. Ils ne jouissent d'aucune assurance, ni sécurité sociale. Peu d'entre eux vivent plus de 45 ans. S'ils ne meurent pas dans un accident de travail, ils meurent de silicose. Il paraît qu'en 1996, un mineur est arrivé à l'âge de la retraite... Ça a fait la Une des journaux...
A la lumière du jour, les mineurs sont catholiques, mais dans la mine ils craignent El Tio, le diable qui règne depuis toujours sur les mines... C'est que le syncrétisme est fort en Bolivie.
Au fond de chaque veine, il y a une statue d'El Tio. Les mineurs lui offrent cigarettes, alcool et bières... En ce qui concerne les libations de bière et d'alcool, c'est pour la richesse, l'amour ou la santé selon que ce soit sur le pied gauche, le phallus en érection ou le pied droit du diable...
Sur ce mur d'une rue de Potosi est inscrit : "Un peuple d'hommes éduqués sera toujours un peuple d'hommes libres, l'éducation est l'unique moyen de se sauver de l'exclavage"
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