dimanche 23 octobre 2011

Le bouddhisme birman : le cauchemar de Siddhartha Gautama

Le bouddhisme birman nous laisse un peu perplexe. Bien sûr, nous ne sommes pas experts mais ceci doit-il nous empêcher de partager notre réflexion ? En fait, nous avons l'impression que le bouddhisme birman, c'est un peu "prenez tout ce que l'on sait de l'enseignement et de la philosophie du Bouddha et faites tout le contraire ". Les Birmans vivent le bouddhisme comme une religion pleine de dogmes et de superstitions et prient le bouddha comme un dieu. Bien sûr, ils ne sont pas les seuls, nous avons vu cela au Sri Lanka, au Népal et en Thailande, mais au Myanmar, cela nous semble prendre encore une plus grande ampleur.  

Au Myanmar, les pagodes doivent toujours être plus grandes, plus belles et plus dorées. C'est la surenchère des donateurs ! Dans les pagodes, c'est le kistch indien qui domine avec des couleurs criardes, des guirlandes clignotantes lumineuses de toutes les couleurs, du monde et du bruit. Les gens s'y prosternent machinalement devant les statues du Bouddha et sans traîner s'en retournent. Les actes répétés et vides de leurs sens se succèdent. Encens par ici,  bougies par là, fontaine à ablutions plus loin, le tout en vitesse et sans interrompre sa conversation en cours le cas échéant.

Bien-sûr, la religion seule n'explique pas tout, tant le poids de la culture modifie les codes et représentations religieuses. Et puis, s'agissant de nous, peu importe nos préférences esthétiques, nous ne sommes pas chez nous, ce n'est pas notre culture. Ceci dit, nous ne trouvons pas dans les pagodes birmanes le calme, la sérénité et la quiétude que nous trouvions dans les lieux spirituels népalais et qui sont plus propices à la méditation que réclame la pratique du bouddhisme. Nous avons beaucoup apprécié les lieux spirituels népalais, les stûpas blanches et discrètes, le regard du bouddha bienveillant, les bougies par centaines et la symbiose du bouddhisme népalais avec la nature. Bouddhiste ou non, il est facile de s'y sentir serein, d'y faire le vide et d'y méditer un peu si l'envie vous vient.

Au Myanmar, les lieux de culte semblent être à des années lumières de cette ambiance. N'en déplaise aux admirateurs de la Birmanie mais nous n'y avons pas trouvé la grande spiritualité, ni la magie dont parlent tant d'Occidentaux. Si les pagodes et stûpas sont impressionnantes tellement il y en a, tellement elles sont grandes et dorées, et tellement il y a de statues du bouddha, trop c'est trop ! Comment se sentir seul au milieu de centaines de statues ? Comment faire le vide dans tant de bruit ? Comment se rappeller les valeurs essentielles face à tant de marchandisation du spirituel ? Et comment admettre que le bouddhisme birman intègre la discrimination envers la femme, lui refusant l'accès à des lieux saints et certaines pratiques, et la considérant comme impure ? Le bouddhisme birman devient vite écoeurant !

Terminons, en soulignant que c'est la première fois que nous observons de telles discriminations envers les femmes dans un pays bouddhistes et qu'elles nous semblent être contraire à la nature même de ce que nous savons de l'enseignement de Siddhartha Gautama, connu comme l'éveil, c'est-à-dire le Bouddha. Cette discrimination des femmes, par son caractère universel, et toujours renforcée par la religion, ici intégrée par une forme de bouddhisme, nous renforce dans la conviction qu'elle ne peut être justifiée ni par la culture, ni par la religion, mais que celles-ci sont instrumentalisées par les intérêts machistes de nos sociétés.

Nous, qui pensions l'Asie tant spirituelle, depuis un an c'est la surprise. Non, décidément, religion et superstition mises à part, l'Asie ne l'est pas !


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