... a fait un long voyage, a vu cent paysages et puis a retrouvé après maintes traversées le pays des vertes allées (Georges Brassens).
Après 15 mois de voyage en Asie, nous voici de retour en Belgique sans remord et sans regret, la mémoire remplie de paysages et l'esprit plein de rencontres et de découvertes. Alors à l'heure du bilan, que dire ? Et bien pas grand chose... On ne résume pas 15 mois de voyage comme on raconte 2 semaines de vacances ! Inutile de nous demander notre contrée préférée. L’Asie est grande, nous n'en avons vu qu'une partie, et les pays sont trop différents que pour être comparés. Inutile également de nous demander si nous nous sommes bien amusés. Bien entendu, en voyage comme en Belgique, nous tentons de profiter de la vie au maximum, mais si le but d'une semaine ou deux de vacances ou de tourisme est généralement avant tout de se faire plaisir, de se détendre et de s'amuser, la réalité du voyage est plus complexe. Le voyage, c'est avant tout la liberté, la découverte et la rencontre. C'est pour mieux connaître le monde que l'on voyage et cela nécessite souvent de payer de sa personne. Cela est d'autant plus vrai quand l'on voyage "pauvrement". Ceci dit, les difficultés et les risques rendent l'expérience d'autant plus grisante pour le voyageur qui vit librement. Au diable les sites archéologiques, les plages et l'inhumanité des villes, c'est quand la rencontre avec l'autre est possible que le voyage est réussi.
Du point de vue personnel, le voyage est réussi. Nous avons passé d'innombrables bons moments, vécu des expériences de convivialité uniques, nous avons contemplé de magnifiques et spectaculaires paysages et nous avons rencontré de très nombreuses personnes chaleureuses et bienveillantes, qui nous ont permis de mieux comprendre leur pays, leur culture et leur vie.
L'impression générale, quant à elle, est pessimiste. Claude Lévy-Strauss écrivait dans Tristes Tropiques, paru en 1955 : "Ce que vous nous montrez d'abord, voyages, c'est notre ordure lancée au visage de l'humanité". Cette citation a plus de 55 ans et malheureusement, elle n'a pas pris une ride. En prenant comme modèle le développement de l'Occident, et en se le réappropriant, les élites occidentalisées d'Asie donnent peu de chance au continent. Comme en Europe et aux États-Unis, l'Asie doit se préparer à un siècle de crises. La crise est d'abord démocratique, puis sociale, environnementale, culturelle et économique.
Un peu partout en Asie, le "développement" est rapide, et partout où il y a "développement", le continent prend le visage d'une zone maladive. Dans l'Asie moderne et "développée", les ressources de première nécessité comme l'air, l'eau et la terre sont dramatiquement dégradées, les villes deviennent inhumaines et invivables, l'environnement est systématiquement détruit et l'on confisque toujours davantage les biens communs. Dans cette Asie-là, les liens sociaux se détricotent, la culture se meurt et les inégalités entre des riches, toujours plus riches, et des pauvres, toujours plus pauvres, se creusent. Le matérialisme, le consumérisme et l'injustice sociale se répandent comme une trainée de poudre... ça fait souvent froid dans le dos ! En traversant certaines villes ou certaines plaines, on se dit souvent que ce monde-là, on n'aurait même jamais pu le cauchemardé !
Heureusement, en Asie comme chez nous il y a des gens pour réfléchir, s'indigner et résister... Encore une fois nous leur rendons hommage.
Tout périple a son lot de surprises et de désillusions, de joies et de déceptions, de moments difficiles et de rencontres réconfortantes... Nous en sommes conscients. Ce constat quelque peu négatif n'a donc pas altéré notre soif de découvertes, de rencontres et de voyages. Au contraire... Nous sommes prêts pour de nouvelles aventures ;-)
Enfin, au moment de clôturer ce chapitre asiatique, nous tenons à remercier nos parents et nos amis qui nous ont soutenus, et que nous retrouvons avec beaucoup de joie, et tous ceux qui ont suivi notre blog et qui nous en ont manifesté leur intérêt...
L'impression générale, quant à elle, est pessimiste. Claude Lévy-Strauss écrivait dans Tristes Tropiques, paru en 1955 : "Ce que vous nous montrez d'abord, voyages, c'est notre ordure lancée au visage de l'humanité". Cette citation a plus de 55 ans et malheureusement, elle n'a pas pris une ride. En prenant comme modèle le développement de l'Occident, et en se le réappropriant, les élites occidentalisées d'Asie donnent peu de chance au continent. Comme en Europe et aux États-Unis, l'Asie doit se préparer à un siècle de crises. La crise est d'abord démocratique, puis sociale, environnementale, culturelle et économique.
Un peu partout en Asie, le "développement" est rapide, et partout où il y a "développement", le continent prend le visage d'une zone maladive. Dans l'Asie moderne et "développée", les ressources de première nécessité comme l'air, l'eau et la terre sont dramatiquement dégradées, les villes deviennent inhumaines et invivables, l'environnement est systématiquement détruit et l'on confisque toujours davantage les biens communs. Dans cette Asie-là, les liens sociaux se détricotent, la culture se meurt et les inégalités entre des riches, toujours plus riches, et des pauvres, toujours plus pauvres, se creusent. Le matérialisme, le consumérisme et l'injustice sociale se répandent comme une trainée de poudre... ça fait souvent froid dans le dos ! En traversant certaines villes ou certaines plaines, on se dit souvent que ce monde-là, on n'aurait même jamais pu le cauchemardé !
Et cette Asie moderne, et bien, elle est en guerre contre l'Asie des traditions, des campagnes et de la sagesse populaire... Elle est en guerre contre l'Asie que l'on montre aux touristes et surtout contre celle qu'ils ne voient pas. Ce qui n'est pas rentable (à très court terme et pour une poignée de riches) doit disparaître... alors on fait du "développement" toujours plus loin dans les campagnes et dans les forêts, toujours plus hauts dans les montagnes... Le chef du village, le sage, la paysanne, la fermière, l'artisan, le rêveur, la cueilleuse, le chasseur, la poétesse, le berger, le père, la mère, le fils et la fille, hier encore fiers de leur existence, tous doivent ou devront aller "travailler" à l'usine et au bureau... pointer leur 8-18 du lundi au samedi pour, au mieux, pouvoir consommer ce dont hier encore ils n'avaient pas besoin, et pour, au pire, gagner un salaire de misère qui disparaîtra quand leur pays sera devenu trop cher (la Chine délocalise déjà aujourd'hui)... L'Asie fait peur, parce qu'elle illustre et caricature très bien la folie de l'humanité contemporaine.
Heureusement, en Asie comme chez nous il y a des gens pour réfléchir, s'indigner et résister... Encore une fois nous leur rendons hommage.
Tout périple a son lot de surprises et de désillusions, de joies et de déceptions, de moments difficiles et de rencontres réconfortantes... Nous en sommes conscients. Ce constat quelque peu négatif n'a donc pas altéré notre soif de découvertes, de rencontres et de voyages. Au contraire... Nous sommes prêts pour de nouvelles aventures ;-)
Enfin, au moment de clôturer ce chapitre asiatique, nous tenons à remercier nos parents et nos amis qui nous ont soutenus, et que nous retrouvons avec beaucoup de joie, et tous ceux qui ont suivi notre blog et qui nous en ont manifesté leur intérêt...
3 commentaires:
Cora et Jyves,
I have been reading your blog since Nepal. We met on the Anapurna circuit, I last saw you both heading down a whole lot of stairs--so many stairs.
It has been a joy to keep up with the adventures--all the best now on your return to Belgium!!
Jessica
Hi Jessica,
We remember you very well. It was so nice the Nepal!
It was a long and interesting trip and now we are very happy to see again our family and our friends.
We wish the best for you for this new year.
Jean-Yves et Cora
Merci de partager vos expériences!
Selon vous, est-ce que Battambang est un bon endroit pour vivre simplement et calmement quelques mois, ou plus?
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