mardi 6 décembre 2011

Entre la Thaïlande, la Chine et le Vietnam... le Laos du nord : un îlot de tranquilité...

Fuyant donc la Thaïlande, le jeudi 3 novembre, nous arrivons au Laos.

Coincé entre la fureur touristique thaïlandaise et vietnamienne, et prise en étau entre les trois puissances économiques importantes de la région, le nord du Laos se révèle curieusement une région tranquille et paisible où la vie coule plus lentement. Bien entendu, la région change, l'économie se développe et les infrastructures s'améliorent, mais les traditions et la culture restent authentiques, l'esprit d'hospitalité laotien constant et la douceur de vivre, la règle...

Pour mettre pied au Laos, nous devons traverser le Mekong à Houeisai. Le Mekong, qui provient des hauteurs himalayennes et qui irrigue le Yunnan chinois, traverse tout le Laos du Nord au Sud et constitue, pour une bonne partie, la frontière avec la Thaïlande. C'est un point de passage important pour les produits de consommation courante qui inonde une bonne partie du Laos qui ne produit pas grand chose.


Plus loin, au-delà des montagnes couvertes de jungle, la région de Muang Sing offre de superbes paysages composés de rizières qui, entre ruisseaux, villages et bosquets, se déroulent à l'horizon jusqu'aux collines chinoises et birmanes. Muang Sing, tranquille petite bourgade, n'est qu'a 10 kilomètres de la frontière chinoise. Si cette frontière est imperméable aux étrangers, les camions chinois amenant matériel et ouvriers chinois au Laos la franchissent continuellement. Ici, que ce soit dans la gastronomie ou dans l'activité économique, on sent que la Chine n'est pas loin.  



Le Laos est le pays le moins peuplé d'Asie, avec seulement 6,8 millions d'habitants qui vivent pour les trois-quart à la campagne, mais compte quelques 68 groupes ethniques différents. C'est le nord du Laos qui compte le plus de tribus différentes aux cultures et traditions anciennes bien vivaces. Ce n'est pas dans notre habitude de prendre en photographie les personnes. Souvent, les gens des villages reculés pensent que la photo leur vole leur âme... Le pire, c'est qu'ils ont raison ! Il n'y a qu'à observer les ravages que l'industrie touristique fait sur les cultures locales dans de nombreuses régions d'Asie... La photo que l'on partage ici avec vous est celle d'une dame appartenant à la tribu des Akha et qui a beaucoup insisté pour se faire prendre en photo !




Les paysages autour de Muang Sing sont particulièrement beaux en fin d'après-midi. Ici, les rizières courent jusqu'en Birmanie...



Sur le petit marché de Muang Sing, comme un peu partout au Laos, on trouve de nombreuses brochettes de viande à déguster avec du riz collant... On y reviendra dans un incontournable article sur la gastronomie laotienne... 



Au centre du Nord du Laos, Oudom Xai est une ville qui n'a pas beaucoup de charme mais qui est entourée de collines verdoyantes. Oudom Xai, c'est surtout une ville qui se développe depuis 15 ans pour servir de base à l'expansion économique de la région. Si c'est une plaque tournante entre la Thaïlande, la Chine et le Vietnam, c'est surtout les Chinois qui sont présents, qui développent les infrastructures de la région, qui bâtissent, qui ouvrent des magasins et qui inondent la ville de leurs produits de consommation. La société de consommation à la chinoise prend peu à peu pied ici...



Plus à l'est, Muang Khoua est un petit village au bord de la Nam Ou, une large rivière couleur chocolat. Pour traverser cette rivière, il faut monter sur le bac, il n'y a pas de pont. Pourtant, c'est par ici qu'il faut passer pour rejoindre la frontière vietnamienne, en direction de Dien Bien Phu, une soixantaine de kilomètres plus loin.



La région de Muang Khoua est magnifique et les gens y sont on ne peut plus chaleureux !



Le nord du Laos est magnifique. Il connaît des évolutions très positives. Par exemple, les routes sont refaites et facilitent le transport des gens et des produits. La région a également été électrifiée depuis deux ans. Cependant, sous la pression chinoise et celle de la libéralisation de l'économie, la société de consommation prend pied, la destruction de l'environnement s'accélère et le tourisme se développe tout doucement. La télévision arrive dans les villages mais pas les médicaments ! Ces évolutions mettent ainsi en danger les identités locales et le tissu socio-économique régional, l'accès durable aux ressources naturelles et un certain art de vivre. Pourvu que le Laos et ses habitants parviennent à faire évoluer leur pays de manière humaine, raisonnable et durable... loin de l'exemple que l'Occident et la Chine proposent... ou imposent !


1 commentaire:

Stéphane a dit…

Joyeuse Saint-Nicolas les amis ;)