mercredi 7 décembre 2011

Les magnifiques montagnes laotiennes...

Le nord du Laos constitue très certainement une des plus belles régions que nous ayons visitée depuis 14 mois. Les magnifiques montagnes, les cours d'eau sauvages, la faune, la flore, les villages reculés, les traditions, la culture locale et l'accueil des montagnards font du nord du Laos, une région superbe, surprenante et bien vivante !
S'aventurer dans les montagnes n'est pas facile. Les sentiers, quand ils existent, sont difficilement praticables. Trouver son chemin est parfois impossible.  Les montagnards ne parlent que leur propre langue et même pas le Lao. Enfin, dans les villages, parfois à 10 heures de marche de la première route, le confort  est bien entendu on ne peut plus sommaire. Les montagnes du Laos, c'est donc difficile mais que c'est intéressant  et beau !

A perte de vue, les collines se succèdent. Pour rejoindre la suivante, il faut souvent descendre dans la vallée, traverser une grosse rivière, et remonter. Ici, la forêt est partout. Parfois, on observe de grands carrés noirs ou de grands carrés dorés sur les collines. Ce sont les villageois qui ont défriché pour cultiver. Les parcelles noires sont celles où l'on cultivera de l'opium. Il se vend bien aux Chinois ou aux Thaïlandais. Les parcelles dorées, ce sont celles où l'on cultive le riz. 



Dans la montagne du Laos, la forêt est riche en oiseaux et en animaux de toutes les sortes. Ici, on parle de forêt comme de jungle. Il y a aussi beaucoup de fleurs, d'arbres et de bambous. Le bambou pousse partout et les montagnards le coupent. Le bambou sert à tout : construire des maisons ou des greniers sur pilotis, fabriquer des ustensiles, des pièges et des outils et faire de la vannerie.



Si les montagnards cultivent le riz et quelques légumes, ils vivent également de la cueillette et de la chasse qu'ils pratiquent notamment de nuit. Parfois, sur le long des sentiers, ou dans un buisson, on trouve les pièges, réalisés en bambou, qui ont été posés pour attraper des oiseaux. Ce sont les vers de bambou qui constituent l'appât idéal. Les montagnards descendent également dans la vallée pour troquer ces vers dont les Chinois sont friands. Les oiseaux capturés, seront vidés et fumés, avant d'agrémenter une soupe ou un plat de riz.



Souvent, on trouve des sortes de talismans, objets aux prétendues vertus magiques, destinés à attirer les bons esprits et surtout à éloigner les mauvais. On en trouve aux abords des villages, devant les champs de riz, ou sur la porte d'une maison où il y a un malade. En fait, le bouddhisme n'est pas arrivé jusque dans ces régions reculées, les populations des montagnes sont donc toujours animistes et très superstitieuses.



Un peu partout, les sources d'eau pure irriguent la forêt et abreuvent hommes et animaux.



Au Laos, on mange surtout du "sticky rice" (en anglais) ou "riz gluant ou collant" (en français). Ce riz que l'on mange à la main, comme un morceau de pain, est vraiment délicieux. Dans la montagne, c'est l'aliment de base, quand il ne constitue pas le repas à lui seul. Le riz collant de montagne est de qualité supérieure. Les montagnards le cultivent sur les pentes défrichées des montagnes grâce à l'eau de pluie. Ici pas de rizières inondées. 



Les champs se trouvent parfois à 1 ou 2 heures de marche des villages, les villageois restent donc souvent sur leur champs pendant tout le temps de la récolte. Ils vivent alors dans une petite cabane au milieu de leur parcelle. Il y a une récolte par an, et cette récolte doit faire vivre la famille toute l'année.



A cette époque de récolte, les champs de riz sont doré à souhait. Avec le bleu du ciel et le vert de la forêt, cela donne un paysage à couper le souffle !



Les villages des Akhas, des Khamus et des Thamoys sont constitués de maisons en bois et en bambou sur pilotis. Une barrière de bois entoure le village pour empêcher les bêtes de rentrer. Les greniers à riz et les porcs sont à l'extérieur du village. Pour tout sanitaire, les villages comptent quelques fontaines. Les maisons sont composées d'une pièce unique qui sert de salon, de salle à manger et de chambre. Toute la famille, qui peut compter jusqu'à 12 ou 15 personnes, vit dans la même maison. Les filles, une fois mariées, s'en vont vivre dans la famille de leur mari. 




Dans chaque village qui était sur notre chemin, nous devions d'abord nous présenter au chef. Partout, nous avons toujours été reçu très chaleureusement ! Pour les villageois, très curieux de nous voir, c'était aussi l'occasion de boire des coups de "lao-lao", l'alcool de riz qu'ils produisent eux-même et qu'ils servent quand il y a des invités, une fête, une visite surprise, une séance d'exorcisme ou un événement heureux. Les Laotiens, dans les montagnes, comme un peu partout dans le pays, sont de bons vivants et des fêtards, ils aiment boire un petit verre !



Fidèles à notre règle, nous n'avons pas sorti notre appareil photo en présence des villageois. Voici, ci-dessous, la seule exception à cette règle. Cette photo a été prise à la demande de cet homme dans un village visité, non loin de la route. Son désir était de se faire prendre en photo pour que ses enfants aient un souvenir de lui après sa mort. Nous avons donc pris nos dispositions pour imprimer et faire parvenir cette photo à ce montagnard qui pause pour l'occasion avec une balance servant à peser l'opium quand on le vend. Espérons que la photo lui parvienne...


Il y a tellement de rivières à traverser que cela ne sert plus à rien d'enlever ses chaussures !



Dans les petites vallées, les rizières suivent les cours d'eau. Ici, le travail est moins fatiguant et la récolte bien plus avancée.



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