Ca ne devrait être un secret pour personne, l'Amérique Latine est un continent constamment meurtri par le capitalisme et le néolibéralisme au profit des pays occidentaux et de l'oligarchie locale, et par la dictature d'un impérialisme US qui n'a jamais hésité et qui n'hésite toujours pas à baffouer les droits de l'Homme et à exprorpier les droits sociaux !!!
En effet, l'Amérique Latine (comme d'autres pays du Sud), et plus particulièrement la Bolivie, a toujours vu ses ressources naturelles sauvagement exploitées par et pour les pays les plus puissants de la planète, au dépend de populations locales à leur tour exploitées de manières honteuses !!!
Pour qui ne supporte plus de voir règner en maître un système de valeurs qui place la réussite matérielle sur un piédestal et qui considère l'être humain comme une marchandise, se trouver en Bolivie, à l'heure où indigènes, ouvriers et paysans se lèvent pour réclamer ce qui leur est du, c'est tout simplement exaltant...
Le 18 décembre 2005, Evo Morales, fondateur du parti MAS (Mouvement vers le socialisme)
a remporté l'élection présidentielle dès le premier tour avec une majorité absolue. C'est la première fois que la Bolivie est présidée par un indigène !!! Autant dire que c'est le premier pas vers une indépendance "réelle" du pays, puisque depuis la décolonisation, en Bolivie, le pouvoir politique et économique est resté aux mains de l'oligarchie d'origine européenne.
Evo Morales, qui entend libérer le pays des méfaits de la néocolonisation (les pays du Sud ont-ils seulement jamais été libres ou indépendants), axe sa politique sur trois points.
- La nationalisation (sans expropriation) des ressources en hydrocarbures (surtout le gaz). Ainsi, l'Etat doit être propriétaire de toutes les ressources naturelles, y compris à la bouche du puits, et doit en contrôler la production et la commercialisation.
- La légalisation de la coca, symbole de la lutte contre l'impérialisme US pour les Boliviens (pour eux cette feuille est très importante rituellement, socialement, culturellement et économiquement). Pour Evo Morales, coca ne signifie pas cocaïne. Il veut préserver l'usage traditionnel de la feuille de coca et promouvoir de nouvelles utilisations et formes de commercialisation légale. Mais entend néanmoins combattre l'élaboration de cocaïne (extraite de la feuille de coca) et le trafic de drogue (qui profite surtout aux pays occidentaux).
- La lutte contre l'impérialisme US. Evo Morales ne veut ni soumission ni subordination de la Bolivie. Il souhaite un dialogue avec les Etats-Unis et ne veut aucune occupation militaire US en Bolivie (celle-ci est justifiée par les USA par la guerre contre la drogue).
Mis à part Santa Cruz et la droite conservatrice, Evo Morales est très aimé par les Boliviens d'origines indigènes qui voient en lui une sorte de Che Guevara qui réussit démocratiquement.
Ici dans La Paz... Une oeuvre de rue qui dénonce, entre autres, le poid de la dette extérieure, du pouvoir de l'argent et de la corruption. Une pièce de 1 boliviano, brisée en deux, sur laquelle est inscrite la devise de la Bolivie (l'Union, c'est la force ! Cela vous rapelle quelque chose ? ) est également représentée pour dénoncer la division du pays à cause du pouvoir de l'argent et d'intérêts économiques divergeants... Critique souvent énoncée à l'égard de la province autonomiste de Santa Cruz...
Ici, une autre peinture de rue qui dénonce l'homme marchandise, et un État vendu aux intérêts économiques des plus puissants de la planète.
A l'Université de La Paz... A coté du portrait du Che est inscrit - "Toute notre action est un cri de guerre contre l'impérialisme. (du groupe RebelDia)"
Mercredi 27 février 2008, devant le palais législatif de La Paz, une grande manifestation regroupe des dizaines d'associations de paysans, de travailleurs, et, entre autres, de paysans sans terre.
Le Jeudi 28, même les mineurs descendent dans la capitale avec drapeaux, pancartes et... dynamite ! Les détonnations ont même fait croirent au plus naïfs que c'était la guerre !!!
Les manifestants louent l'action de leur président et réclament "tout le pouvoir aux Boliviens"...
L'ambiance est bon enfant, mais les manifestants sont déterminés !!! Ils soutiennent la nouvelle constitution qui a été adoptée le dimanche 9 décembre 2007 par plus des 2/3 des membres de l'Assemblée Constituante. Chacun des 408 articles a été voté et approuvé. Le nouveau texte ne sera effectif qu'après avoir été soumis à un référendum. Celui-ci sera décisif pour la Bolivie car cette nouvelle Constitution, d'inspiration socialiste, permettra à Evo Morales et à son gouvernement de poursuivre et de renforcer leur action.
Pour beaucoup, c'est aussi l'occasion de montrer leur attachement à l'unité de la Bolivie que "des oligarques et des étrangers veulent diviser à leurs profits". Allusion faite à la demande d'autonomie accrue de Santa Cruz.
Ce genre de graffitis sont nombreux à La Paz et à Sucre !!!
Très certainement, le changement est à l'ordre du jour en Bolivie. En remettant en cause le «modèle néolibéral» et l’«Etat colonial», Evo Morales marche pour une nouvelle Bolivie plus juste et plus égalitaire. Cependant, il a beaucoup d'opposants dans les provinces les plus riches. Certains disent que si la crise n'est pas bien gérée, il y a un risque que malheureusement elle dégénère en guerre civile! Affaire à suivre...
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