La vallée sacrée des Incas était formée par le fleuve Urubamba qui unissait le complexe de Pisac à celui d'Ollantaytambo, chemin naturel qui menait au Machu Picchu. Les Incas donnèrent à cette vallée et à ce fleuve un caractère sacré car leurs astronomes et leurs prêtres soutenaient qu'ils constituaient une projection de la Voie Lactée où l'on trouvait les constellations importantes pour les Incas. Ce lieu plein d'une nature exubérante fût donc choisi pour y édifier des constructions militaires et sacrées prestigieuses. L'agriculture en terrasses est caractéristique de ces paysages. À l'époque des Incas, l'agriculture pratiquée dans la vallée avait même une dimension rituelle particulière.
Le plus impressionnant et imposant des sites incas de cette région est sans conteste le célèbre Machu Picchu. Pour s'y rendre il n'y a qu'un seul moyen : le train qui relie le site à Cusco et qui coûte environs 100 dollars US (une fortune en ce qui nous concerne). Ça c'est la version officielle et c'est difficile d'obtenir d'autres informations à Cusco. Mais comme notre bugdet ne nous permet pas cette fantaisie et que de toute façon nous ne voulons pas donner d'argent à une entreprise privée et étrangère de surcroît, nous avons décidé de partir à l'aventure, d'enchaîner les bus locaux et de marcher... et encore marcher.
En effet, le train entre Cusco et le Machu Picchu a été privatisé... Donc non seulement c'est cher, mais en plus toute cette fortune générée par le tourisme ne profite qu'à une poignée de Chiliens à qui appartient l'entreprise !!! Allez expliquer ça aux milliers de crève-la-faim qui hantent les rues de Lima et de toutes les autres villes du Pérou !!!
Le bouquet, c'est que des responsables politique péruviens veulent vendre les espaces allentours des sites incas de la vallée sacrée à des entreprises privées chiliennes. Ceux-ci entendent créer un monopole, profiter pleinement de l'argent que génèrent ces sites en construisant des hôtels haut-standing à deux pas des ruines. Ce serait mauvais pour l'environnement, ça dénaturerait les paysages et ça priverait les populations locales de gains importants, mais c'est la volonté de politiciens qui veulent vendre leur pays pour une poignée de dollars. Alors, les Péruviens qui savent que l'on veut les spoliers manifestent. Et pendant ce temps là, sans expliquer aux touristes pourquoi le peuple bloque les routes, on leurs promet que ça ne va pas durer et qu'il pourront très vite rejoindre Cusco pour aller visiter le Machu Picchu où la petite bouteille d'eau coûte déjà dix fois plus chère que partout ailleurs... Mais on vous promet que si les privatisations se réalisent, ce sera encore pire !!! Vive la corruption...
À quelques kilomètres d'Urubamba, Moray. Ici, nous pouvons observer l'ingénieux système de terrasses incas en amphithéatre. En fait, ce curieux endroit constituait une sorte de laboratoire où les Incas effectuaient des expériences agricoles. Chaque niveau de terrasse aurait son propre microclimat...
Ce jour-là, nous nous sommes perdus toute l'après-midi dans la montagne ! Si un berger péruvien vous dit que c'est juste de l'autre coté de la colline et que vous en avez pour 25 à 30 minutes à tout casser, vous avez plutôt intérêt à avoir bloqué la journée !!!
Nous savons que les Incas étaient petits, mais quand on voit la taille de leurs escaliers... on se dit qu'ils devaient avoir de fameux mollets...
Quatre heures de marche plus loin, les salines de Maras. En pleine Cordillère des Andes, 4000 bassins collectent le sel de l'eau d'une source qui jaillit un peu plus haut. Les bassins les plus anciens datent d'avant la période inca...
A 32 km au nord de Cusco, le site de Pisac. De l'avis général, c'est le site inca le plus intéressant après le Machu Picchu. Les rivières sauvages, la profondeur de la vallée et les montagnes vertes et couvertes de terrasses mettent parfaitement en valeur ce patrimoine.
Ici, l'Intihuatana à Pisac. Ce nom signifie "endroit où l'on attache le soleil". C'est un centre cérémonial caché par la montagne. Fusion harmonieuse avec la roche, ajustement étonnant des pierres, conservation exceptionnelle et vue imprenable... tout y est.
Descente vertigineuse et en pleine nature pour regagner le village couché dans la vallée. C'est difficile de se faire un chemin, mais c'est tellement beau. Voilà un petit coup de retardataire pour partager ça avec vous...
A 97 km de Cusco, Ollantaytambo. Le site et le village sont vraiment agréables et superbes. Ollantaytambo, c'est une forteresse qui surveillait le chemin du Machu Picchu. Celle-ci avait également été edifiée là, parce qu'ici on se trouve à proximite de la forêt amazonienne que les Incas n'ont jamais vraiment reussi à soumettre.
Ollantaytambo défendait donc l'empire et constituait aussi un poste avancé en cas de négociations entre l'Incas et les dignitaires de l'empire, et les chefs des ethnies belliqueuses de la forêt. Mais Ollantaytambo, c'est surtout la dernière victoire des Incas contre les Espagnols...
Ici, comme dans tous les sites incas que nous avons visités, il y a un calendrier solaire qui indique la saison. Religion du soleil et de la lune et importance de l'agriculture dans la société inca, sont en directe relation avec les connaissances astronomiques très avancées des Incas.
A peu de chose près ils auraient pu donner la météo !!!
Pour aller au Machu Picchu en train, 3 ou 4 heures suffisent. Nous, on a mis deux jours !!! Et il vient un moment où il n'y a plus de bus, plus de route, et où le seul moyen de rejoindre Aguas Calientes, le village qui accueille les touristes en bas du Machu Picchu, est de continuer deux heures et demie à pied en suivant le chemin de fer qui file à travers la végétation luxuriante le long d'un fleuve superbement sauvage...
Seuls au monde avec les palmiers et les oiseaux de toutes les couleurs, nous devons tout de même nous depêcher car la nuit tombe... Nous marcherons d'ailleurs une heure dans le noir... ou presque... Cora avait sa lampe de poche. Si c'est pas marrant comme tout de jouer aux aventuriers !!!
Le saint des saints... le célèbre Machu Picchu ! Nous avons failli ne pas y aller, mais c'eut été une erreur. C'est vraiment un site d'une beauté tout à fait unique. C'est un de ces rares endroits où la magie d'un payage, la splendeur d'une culture et d'une technologie humaine en harmonie avec son environnement, l'incroyable qualité de sa conservation et la beauté d'un témoignage historique, se conjuguent pour nous enivrer complètement.
Si le site est si bien preservé, c'est sans doute parce que les Espagnols n'ont jamais mis la main sur le Machu Picchu. En fait, c'est en 1911 que Bingham, un archéologue américain, découvrit le Machu Picchu alors recouvert de végétation et dont quelques terrasses étaient cultivées par des paysans qui avaient trouvés l'endroit 10 ans plus tôt.
Le Machu Picchu n'a rien perdu de son mystère... On n'en connaît pas grand chose avec certitude. Il semble cependant que ce soit vers 1438, durant le règne de Pachacutec, 9ème Inca de la dynastie et empereur des grandes constructions et de l'expansion territoriale, que la constuction du Machu Picchu ait debuté. Le conquistador espagnol Francisco Pizarro vainquît l'empire de l'Inca en 1532. On pense que le Machu Picchu fût abandonné dans les années qui suivent. Le site ne fut donc habité que durant un peu moins d'un siècle.
Au Machu Picchu aussi il faut beaucoup marcher et beaucoup grimper... Regardez souffir Coraline lors de la montée au sommet du Huayna Picchu...
Le Huayna Picchu, c'est la grande montagne qui domine le site. La-bas, au centre droit de la photo...
1 commentaire:
C'est vraiment une région splendide ! On voit que vous avez fait des efforts, mais je pense que ça en valait réellement la peine !
Splendide...
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