dimanche 30 mars 2008

Le nombril du monde...

Située à 3400 mètres d'altitude, Cusco, "le nombril du monde" en langue quechua, est une ville historique incroyable qui compte environ 340.000 habitants.

La beauté de l'environnement naturel faisant écho à celle d'une architecture unique et parfaitement préservée donne à Cusco un cachet exceptionnel. C'est sans aucun doute une des plus belle ville, voire la plus belle, où nous ayons eu la chance de séjourner.




Selon la légende, la ville aurait été fondée au XIeme siècle par l'Inca Manco Capac, fondateur mythique de la civilisation Inca. Avant l'arrivée des Espagnols, la ville, pleine de palais et de temples incas, constituait la capitale d'un empire qui s'étendait alors de la Colombie au Chili. Pillée et détruite par les conquistadores, il ne reste rien de la Cusco inca sinon quelques murs... La Cusco actuelle est la Cusco coloniale, une ville reconstruite par les Espagnols et dévouée au christianisme.





Ceci dit, s'il y a de nombreuses cités historiques en Amérique Latine où l'on peut apprécier une architecture et un art coloniaux volorisés, rares sont les villes qui, comme Cusco, transpirent encore un peu de l'histoire précolombienne...

Cusco est un véritable bijou : la ville est un ensemble harmonieux de palais et d'églises baroques sompteux, de maisons à balcons et de rues typiques. Les matériaux employés sont remarquables, la moindre porte ou le moindre balcon superbement travaillés.

Mais de manière plus intéressante encore, de nombreuses rues et ruelles témoignent encore de la période inca de la cité. Ainsi, de nombreux murs très massifs, qui constituaient autrefois la partie inférieures de bâtiments incas, ont servis de base à la constuction d'édifices coloniaux. Cela donne un cachet très particulier à la ville.





Ici, le couvent Santo Domingo qui a été édifié sur les bases et avec les pierres du Koricancha, le temple du soleil, qui constituait l'édifice religieux le plus important de la Cusco des Incas...









Cusco est exceptionnellement belle et intéressante, nous l'avons dit. Cependant, la ville perd de son charme à cause du... toursime. Non pas qu'il y ait trop de touristes (ce n'est pas la saison), mais parce qu'à Cusco, il y a toujours quelqu'un pour te vendre quelque chose. A tous les instants, sur tous les trottoirs, il y a des rabateurs d'agences de voyage, de restaurants, de magasins d'artisanat... C'est un véritable harcellement, c'est épuisant, nous n'avions encore jamais vu ça !!! Le reste du temps, on nous ment pour mieux nous spolier... Les seuls Péruviens qui sont sincèrement sympathiques sont ceux qui n'ont rien à voir de près ou de loin avec l'industrie touristique... Et c'est rare à Cusco !!!


Hasard du calendrier (le calendrier nous aime bien... et tant mieux !!!), nous passons à Cusco pendant la semaine sainte. Processions magnifiques et festivités religieuses s'y succèdent donc avec toutes la ferveur qui caractérise les peuples d'Amérique Latine.

Dimanche des Rameaux sur la Plaza de Armas. Les habitants de Cusco et de la région, parfois en habits traditionels, descendent dans le centre de la ville pour fêter le Christ.






Il fait beau, il y a beaucoup de monde et de couleurs... C'est magnifique...













Et chacun participe à sa manière et selon ses traditions...

















Le lendemain, c'est la procession annuelle du Señor de los Temblores, un superbe Christ en croix. Toute l'année, ce christ noir repose dans la Cathédrale de Cusco. Mais une fois par an, depuis un tremblement de terre qui frappa Cusco au milieu du 17 siècle, les habitants de la cité le sortent et le promènent toute une après-midi en ville, d'église en église.

Le spectacle est superbe. Depuis les balcons, on jette des pétales de fleurs rouges au passage de la procession. Celle-ci est également musicale et rassemble beaucoup de monde.











La nuit est tombée quand sur la place des Armes, noire de monde et brillante de mille lumières, le Christ s'en va regagner sa demeure.









Juste avant de rentrer dans la Cathédrale, tout s'arrête, les sirènes des voitures de police hurlent et des dizaines de milliers de croyants tendent les bras vers le ciel les mains tournées vers le Christ... De nombreuses vieilles dames pleurent... C'est comme si tout était plus fort ici...

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