dimanche 22 juin 2008

Guatemala ou GuateMaya ???

Pour la plupart des occidentaux, la culture maya se résume à de superbes ruines datant de l'époque précolombienne, quelques statues, quelques légendes et un mauvais souvenir du cours d'histoire... En réalité, les Mayas, c'est bien plus que ça.

Au Guatémala (comme dans le sud du Mexique) la majorité de la population est toujours maya, parle une des nombreuses langues mayas (parfois même sans parler l'espagnol) et vit selon les valeurs et les traditions mayas. Cela fait 5 siècles que les mayas sont colonisés par la civilisation occidentale et pourtant ces populations ont préservé leur culture.

Ceci dit, chaque jour est une lutte pour les populations mayas qui, bien que vivant sur leurs terres ancêtrales, vivent au sein d'un état qui ne reconnaît que comme seule langue officielle l'espagnol et qui ne reconnaît pas et ne défend pas les valeurs et les traditions mayas... Prisonnier de la démocratie bourgeoise à l'occidentale, dirigée par une caste de descendants d'Européens et de métisses qui le méprisent et victime privilégié du capitalisme mondiale, le peuple maya crève dans le silence et s'accroche comme il peut à ce qui lui tient le plus à coeur : son identité.

Dans les campagnes du Guatemala, au bord du lac Atitlán et dans ces merveilleuses montagnes latino-américaines, là où il fait faim, les Mayas rêvent de justice sociale, de développement SELON LEURS PROPRES VALEURS ou tout simplement de liberté et d'indépendance. Les Mayas rêvent du jour où on leur rendra leur fierté et leur pays. Les Mayas rêvent du jour où le Guatemala pourra s'appeler le Guatemaya...


Grâce à l'amabilité de Danilo et Juan Carlos qui travaillent au SERJUS, nous avons eu la chance, 4 jours durant, de visiter diverses communautés et associations mayas qui travaillent, dans différents domaines, à l'autodéveloppement des populations mayas qui vivent aux alentours du lac Atitlán et de la ville de Chichicastenango.

Le SERJUS (Services Juridiques et Sociaux) est une ong soutenue par l'ong belge Entraide et Fraternité et spécialisée en développement (rural et urbain) et en droits indigènes. Son objectif est de fournir aux associations mayas les éléments techniques, économiques et organisationnels afin qu’elles soient aptes à élaborer et à mettre en pratique leur propre plan de développement, en concertation avec d’autres acteurs locaux.

Par exemple, nous avons eu la chance rencontrer une assocation de femmes de Santiago d'Atitlán qui travaille en ce moment sur un projet de magasin d'artisanat ou s'écoulerait la production des membres de l'association (première photo). Le projet aboutit, c'est encourageant !
Sachez qu'au Guatemala comme ailleurs dans le monde, les touristes achètent bien cher du Made in China qu'on leurs fait passer pour du typiquement locale !!!

Ici, à San Lucas de Toliman, Juan Carlos préside une réunion de préparation d'une rencontre municipale des organisations sociales et communautaires. Dans une vision de développement intégral, l'objectif d'une telle rencontre est bien entendu d'établir une coordination entre les diverses associations d'une région, quelque soit leur domaine d'activité, pour plus de poid et d'éfficacité.




Nous avons aussi rencontrer des associations de jeunes mayas qui s'organisent pour défendre et promouvoir les intérêts de leur communauté.
L'avenir de la culture et des traditions mayas et la lutte pour une société plus équitable passe aussi et surtout par l'éducation et la sensibilisation des jeunes...

Roméo, un jeune guévariste, est convaincu du rôle qu'il a à jouer dans ce combat...








Dans cette optique, le SERJUS organise des cycles de fortmation destinés aux liders de groupes et d'assocations. Ainsi, le SERJUS forme à former, apprend aux jeunes mayas à être fier de leur culture et les sensibilise surtout au fait qu'ils ont le "droit" d'être fier de leur culture !!! Mais dans un pays où le cours d'histoire à l'école se limite à enseigner que le colonisateur espagnol a apporté le "développement" aux populations indigènes du nouveau monde, ce n'est pas chose aisée !!!

Plus particulièrement, l'objectif du SERJUS est de fortifier l'analyse et l'interprétation que font les peuples indigènes de leur réalité pour qu'ils soient plus efficaces dans la lutte pour la reconnaissance de leur souveraineté. Durant ces formations, les participants se familiarisent donc avec des concepts économiques, politiques, historiques et culturels.




Se réapproprier une histoire nationale tragique n'est pas évident. Oser parler de la terre et de la nature selon ses propres valeurs qui sont si loin de celles du néo-libéralisme triomphant ne l'est pas non plus !!!

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