vendredi 7 janvier 2011

Quand les camps de réfugiés deviennent permanents...

Pas loin de Bethlehem, nous avons été bien accueillis dans le camp de réfugiés de Deisheh. En Cisjordanie, comme au Liban et en Syrie, il y a de nombreux camps de réfugiés qui rassemblent les populations arabes qui ont fuit les combats lors de la guerre israélo-arabe de 1948. A l'époque, les familles arabes, pour la plupart paysannes, arrivées dans ces camps pensaient pouvoir rentrer rapidement dans leur village. Après la victoire israélienne, il leur a été interdit de rentrer chez eux et beaucoup de leurs villages ont été rasés.

60 ans plus tard, les réfugiés sont toujours dans les camps et attendent toujours une vie meilleure et un de moins en moins probable retour au village... Aujourd'hui, les tentes ont laissé place aux bâtiments "en dur" mais la vie y reste difficile. 


Par exemple à Deisheh, sur 1 kilomètre carré, 12 000 personnes vivent dans la promiscuité sans assez d'écoles, ni de médecins. Les coupures d'électricité sont fréquentes et il n'y a pas de l'eau tous les jours. Ce sont les Israéliens qui contrôlent l'eau et l'électricité... et c'est à eux qu'il faut payer les factures et les dettes. Mais dans ce camp, il y a 64 % de chômage. Il n'y a pas de terrain de jeux pour les enfants et pas un espace vert. Certaines nuits, il y a des incursions de soldats israéliens qui terrorisent la population du camp et procèdent à des arrestations arbitraires. Ici, il n'y a pas une famille qui n'a pas connu la prison, la blessure ou le deuil lié au conflit. Sur les murs du camp, il y a de nombreux et jolis graffitis et peintures...

Ici, un article des Droits de l'enfant a été peint sur un mur. Cet article stipule le droit de l'enfant au repos et au loisir, au jeu, à avoir des activités de loisirs et de participer à des activités culturelles et artistiques.




Plus loin, sur une porte, c'est l'évolution territoriale de la Palestine depuis 1946 qui a été représentée.



Et à l'entrée du camp de Deisheh, deux stèles, une en anglais, l'autre en arabe, reprennent la résolution 194 adoptée le 11 décembre 1948 par l’Assemblée générale des Nations-Unies. Elle décide, à la suite du départ forcé de centaines de milliers de Palestiniens : « qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leur foyer le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leur foyer et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les gouvernements ou autorités responsables.  »



Les Palestiniens attendent toujours...

Aucun commentaire: