vendredi 7 janvier 2011

La belle résistance

Dans le camp de réfugiés d'Aïda, nous avons fait une très belle rencontre, celle d'AbdelFattah Abu-Srour, fondateur et directeur du Centre culturel Al Rowwad (ce qui signifie en arabe "la belle résistance"). Son témoignage est poignant. Voici son opinion.

Pour lui, les Palestiniens ne doivent pas payer pour la Shoah. Il ne sont pas à l'origine des problèmes des Juifs du monde. C'était et c'est toujours injuste qu'on prenne leurs terres aux Palestiniens. L'important c'est de ne pas laisser dire que le conflit israélo-palestinien est un conflit religieux. C'est faux ! C'est un conflit politique ! Pour lui, les Palestiniens ne doivent pas vivre de la charité internationale, ils ont des capacités et doivent les valoriser. Les Palestiniens veulent être libres et doivent être libres ! Les droits de l'Homme ne doivent pas être élastiques comme c'est le cas pour le moment ! Les pays doivent les faire respecter et les Palestiniens doivent résister. Il dit surtout que pour lui, comme pour la grande majorité des Palestiniens, la violence n'est pas une solution. La violence, c'est la solution d'Israël ! Il dit qu'il ne faut plus que les jeunes Palestiniens aillent en prison, soit mutilés ou soit tués. Il y a assez de morts comme ça. Il dit que la violence joue le jeu d'Israël parce que la résistance dans la violence discrédite les Palestiniens et qu'Israël n'attend que ça pour jouer la carte de la réaction, de la riposte, et pour continuer sa conquête. Il dit qu'il faut résister mais non violemment. Mais d'après lui, la non-violence ne doit pas être le refuge des lâches ! Il faut se battre en mobilisant la culture, les capacités des jeunes et les énergies positives ! Il faut donner aux jeunes Palestiniens les moyens de vivre dans de bonnes conditions et de rester sur leurs terres. Sans doute est-ce ce genre de résistance qui ennuie le plus le gouvernement israélien qui mise tout sur le béton et les armes et qui aime à voir la situation se détériorer en Cisjordanie pour pousser les Palestiniens à l'exil.

C'est pour cela qu'il a mis sur pied un centre culturel où les enfants peuvent faire du théâtre, du chant, apprendre l'informatique et étudier par exemple. Ce centre donne aux enfants une chance de s'exprimer, de montrer leur souffrance, leur peur, leur manque et leur opposition à la situation qu'ils vivent, mais sans violence et par l'expression artistique.


Le 24 décembre, nous avons eu la chance de voir un spectacle de danses traditionnelles palestiniennes interprétées par les enfants du centre juste au pied du mur... Quel symbole ! Les photos ne sont pas bonnes mais on vous en poste tout de même deux. 





1 commentaire:

Alain a dit…

Les petits amis, votre blog, c'est du petit lait. Il est beau et surtout intelligent, bien commenté historiquement humainement et... politiquement. Bonne continuation, faites gaffe à vous.

Alain